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Chadi Pelen    
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La pollution dans ma ville   

Paris

Auteur : Chadi Pelen

Enquête : -> La pollution dans ma ville

Pays : France

Lieu : Paris VI

Langue : Français

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La Région Ile-de-France est régulièrement touchée p
ar des dépassements des valeurs réglementaires
contraignantes liées à la pollution atmosphérique (
valeurs limites ou VL), en fond et à proximité du
trafic routier. Les polluants concernés sont les pa
rticules (PM10 et PM2.5) mais aussi le dioxyde
d’azote (NO
2
), polluants qui sont fortement émis par le trafic
routier. Afin de renforcer la lutte contre
la pollution atmosphérique, et notamment réduire le
s émissions de particules et d’oxydes d’azote, le
Plan Particules de la loi Grenelle 2 offre aux comm
unes ou groupements de communes de plus de
100 000 habitants où une mauvaise qualité de l’air
est avérée la possibilité d’expérimenter des Zones
d’Actions Prioritaires pour l’Air (ZAPA). Les mesur
es prises dans le cadre d'une ZAPA peuvent en
particulier s’appuyer sur des interdictions d’accès
aux véhicules les plus polluants.
Dans ce contexte, la Ville de Paris et la Communaut
é de Communes « Plaine-Commune » ont
répondu favorablement à l’appel à projet lancé par
l’ADEME afin d’étudier la faisabilité des ZAPA.

La pollution atmosphérique a des effets sur la santé et sur l'environnement et donc des répercussions économiques.
Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé) dans ses lignes directrices relatives à l'air (synthèse de l'évaluation des risques, mise à jour 2005) : « Le fait de respirer de l'air pur est considéré comme une condition essentielle de la santé et du bien-être de l'homme. Cependant la pollution de l'air continue de faire peser une menace importante sur le plan sanitaire partout dans le monde. […] Plus de 2 millions de décès prématurés peuvent chaque année être attribués aux effets de la pollution de l'air extérieur dans les villes et de l'air à l'intérieur des habitations […] à travers le monde ». Compte tenu de cette situation, l'OMS émet des recommandations visant à réduire les effets sanitaires de la pollution ( pdf - 798 ko). Le Centre international de recherche sur le cancer (IARC), agence spécialisée de l'OMS, a également classé en 2013 la pollution de l'air extérieur et plus spécifiquement les particules comme cancérigènes.

De même, dans le programme CAFE (Clean Air for Europe, un Air propre pour l'Europe), la Commission européenne estimait à près de 300 000 le nombre de décès anticipés liés à l'exposition aux niveaux de particules observés en 2000 à travers les Etats membres (soit une perte d'espérance de vie de 9 mois en moyenne en Europe) et à 21 000 pour l'ozone. Le coût sanitaire pour ces deux polluants était évalué à un montant compris entre 189 et 609 milliards d'euros par an en 2020.

Au travers des études épidémiologiques, il a été démontré que les caractéristiques telles que l'âge, le sexe ou l'état de santé influencent la sensibilité à la pollution atmosphérique. Ainsi, certains groupes de population, tels que les enfants, les personnes âgées et les individus souffrant de pathologies chroniques, ont été identifiés comme plus concernés par les effets de la pollution atmosphérique.

Si les causes de la fragilité de la personne âgée à la pollution atmosphérique restent encore mal connues, certains mécanismes commencent à être envisagés. En effet, les personnes âgées seraient plus sensibles à la pollution atmosphérique en raison de la diminution de leurs capacités antioxydantes locales et de la capacité d'adaptation de leur système de défense. Par ailleurs, les personnes âgées présentent souvent des pathologies préexistantes telles que des pathologies cardio-vasculaires ou respiratoires. Chez les enfants, la maturation pulmonaire n'est que partielle à la naissance, le stock d'alvéoles continuant à se développer jusqu'à l'âge de 8 ans. Certaines études ont montré un lien entre exposition aux polluants et infarctus du myocarde par le biais d'une diminution de l'oxygénation périphérique, d'une augmentation de la viscosité sanguine et de modifications du rythme cardiaque. Ainsi les personnes présentant des insuffisances coronariennes et cardiaques sont plus sensibles à la pollution atmosphérique. Les polluants atmosphériques (ozone, COV, particules, SO2, NO2) sont également des facteurs aggravants de l'asthme. Ils augmentent la réactivité bronchique et rendent les individus plus sensibles aux allergènes. Ainsi, les asthmatiques ont été identifiés comme plus sensibles à la pollution atmosphérique ; de même que les personnes présentant des insuffisances respiratoires, les bronchitiques chroniques, la pollution atmosphérique favorisant les décompensations (détresses respiratoires aiguës). Les femmes enceintes constituent également une catégorie de population sensible vis-à-vis des risques encourus par le fœtus. En effet, des liens ont été établis entre exposition aux polluants atmosphériques et des altérations de la croissance fœtale, la prématurité et le faible poids de naissance.

Enfin, chez certaines personnes bien portantes, la moindre augmentation de concentration des polluants dans l'atmosphère provoque une toux, une irritation de la gorge ou des yeux, alors que d'autres ne présentent ces symptômes qu'à des niveaux bien plus élevés, ou pas du tout. Aucun examen ne permet de diagnostiquer l'hypersensibilité. Seule l'apparition de symptômes évocateurs, notamment lors d'épisodes de pollution, permet de la suspecter. D'autres recherches doivent encore être menées afin de mieux caractériser les expositions de ces groupes de population et leurs réactions à la pollution atmosphérique.


Mots-clés : état de l'air-pic de pollution-particules

Contexte NEOS : Nature et environnement