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Héloïse Bosc    
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Quel est l'impact des activités humaines sur la nature ?   

Auteur : Héloïse Bosc

Note :

Enquête : -> Croissance économique et limites écologiques

Pays : France

Langue : Français

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Le terme de « biodiversité », apparu dans les années 1980, désigne
l’ensemble des êtres vivants présents sur Terre, les écosystèmes (les organismes vivants et le milieu dans lequel ils vivent) ainsi que les interactions entre eux. L’ « écologie », quant à elle, est l’étude des relations entre les êtres vivants. Les deux termes sont ainsi intimement liés, et l’écologie est très souvent un outil majeur du combat pour la protection de la biodiversité. Dans cet article, nous étudierons l’impact des activités humaines sur la nature, en ayant une approche
écologique de la biodiversité et en présentant des phénomènes à échelle
européenne. Premièrement, nous verrons quels sont les impacts négatifs des activités humaines sur la nature, puis au contraire, les actions mises en place pour que ces activités aient un impact positif ou neutre et enfin, nous observerons l’évolution de ces impacts au cours du temps et réfléchirons aux potentielles évolutions futures.

Avant tout, il est important de rappeler les bénéfices de la biodiversité et ainsi les enjeux de l’impact des hommes sur la nature. La protection de la biodiversité est primordiale pour l'humanité, car cette dernière répond aux besoins primaires des humains en apportant nourriture, eau potable et oxygène, permet à ces derniers de développer leurs activités grâce aux matières premières et aux énergies, est un facteur indispensable à l'agriculture et protège des risques environnementaux, par exemple avec les prairies inondables qui peuvent
absorber l'eau pendant les inondations et de cette manière réduire les dégâts causés. Ainsi, la dégradation de la biodiversité pourrait menacer 80% de nos emplois.

Comme vu dans le paragraphe précédent, l'Homme exploite de nombreuses ressources naturelles, pour survivre et se développer ; cependant, cette exploitation des ressources n'est souvent pas neutre pour l'environnement. La population humaine, aujourd'hui de 8 milliards d'individus sur Terre, n'a cessé d'augmenter depuis les derniers siècles. Pour répondre aux besoins de cette population grandissante, l'Homme exploite de plus en plus la nature, sans laisser aux espèces ou aux écosystèmes le temps de s'adapter. Cinq facteurs majeurs sont responsables de la dégradation de la biodiversité : la destruction et la
transformation de milieux naturels en milieux artificiels (responsable de 30% des impacts sur la biodiversité), comme lorsque l'Homme construit des barrages ou des autoroutes qui coupent des rivières, ce qui conduit à la fragmentation des habitats, au dérangement des espèces, etc, empêchant au milieu de jouer son rôle ; la surexploitation (23% des impacts), dans le cadre de la surpêche, du braconnage ou de la déforestation, qui sont des activités qui prélèvent trop au milieu naturel sans laisser à ce dernier le temps de se régénérer ; le changement climatique (14% des impacts), qui contribue à modifier les
conditions de vie des espèces, les forçant à changer leur mode de vie, ce que toutes ne sont pas capables de faire ; les pollutions de l'air, du sol et de l'eau (14% des impacts), qui affectent les environnements et les organismes qui les peuplent ; l'introduction par l'Homme d'espèces exotiques envahissantes (11% des impacts), qui affecte énormément les espèces déjà présentes sur le territoire ainsi que leurs environnements et sont impliquées dans la moitié des extinctions
connues.

Cependant, l'Homme est conscient de son impact sur la nature et tente
donc de le réduire en protégeant la biodiversité. Dans le cadre de la séquence « éviter-réduire-compenser », les enjeux environnementaux sont pris en compte lors du développement de projets d’aménagements du territoire, de manière à (si possible) éviter toute atteinte aux
milieux naturels, sinon les réduire et, en dernier lieu, les compenser. Des exemples des actions suivant cette séquence sont les écoducs, des "ponts" permettant aux êtres vivants de traverser des autoroutes ou autres infrastructures humaines, les bandes enherbées qui se trouvent entre les cultures et créent un refuge pour les espèces, car elles ne sont pas traitées par des pesticides ou les bandes de fleurs sur les
bords des autoroutes visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre émis par les véhicules. Certains espaces sont également protégés par la création de parcs naturels ou nationaux et des statuts de protection légale sont mis en place pour empêcher la chasse, la cueillette, la destruction ou le déplacement de plus de 7000 espèces de faune et de flore. Les acteurs de la société ayant un rôle majeur dans le changement, tels que les entreprises, les collectivités territoriales
et les associations sont également mobilisés à travers l’initiative « Engagés pour la nature » qui les accompagne dans leurs actions pour qu’elles s’inscrivent dans un plan global et que l’impact positif sur la biodiversité puisse être plus fort. Une
autre manière d'agir est en consommant les ressources de manière raisonnée, pour continuer à développer les activités humaines tout en étant respectueux de la nature : c'est le développement durable. D'après Mme Gro Harlem Brundtland, le développement durable est "un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre les générations futures à répondre aux leurs", c'est un des axes d'évolution principaux pour la protection de la biodiversité.

Bien qu’aujourd’hui le besoin de protéger la biodiversité est ancré dans
notre société, il n’en a pas toujours été ainsi ; le début de la prise de conscience de cette nécessité date de la fin du XIXe s. mais l’émergence de la « biologie de la conversion » (discipline qui prône l’action pour répondre à une situation de crise) s’est elle faite dans les années 1980, puis en 2004, grâce à des études scientifiques analysant l’état de l’écosystème, la prise de conscience mondiale de la perte de biodiversité s’accélère et la communauté mondiale, politique, scientifique et économique fait des efforts pour agir. Cependant, depuis 1970, la taille moyenne des populations de vertébrés a diminué de 69% : on assiste en ce moment à la 6e extinction de masse, la dernière datant de l’ère des dinosaures. Parallèlement, le réchauffement climatique ne
cesse d’augmenter et on en voit les conséquences directes très clairement : l’année 2022 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée en France métropolitaine avec une température moyenne de 2,7°C de plus que la moyenne 1961-1990 et 72 000 hectares de surface brûlée par des incendies liés à la chaleur.

Certaines actions visant à conserver la biodiversité ont déjà été mises en place, mais elles ne suffiront pas pour garantir le futur des Hommes ; une devra être particulièrement développée, le développement durable. Ce dernier est d’ailleurs au cœur de « l’agenda 2030 », un programme universel en 17 objectifs visant à éradiquer la pauvreté et les
inégalités et assurer la transition écologique et solidaire à l’horizon 2030 (adopté en 2015). Les enjeux de la France dans ce programme, définis par la feuille de route de la France (adoptée le 20 septembre 2019) sont par exemple : la sobriété carbone et l’économie des ressources naturelles, une agriculture saine et durable permettant la santé de tous, mais également une évolution des comportements et des modes de vie adaptés aux défis du développement durable par l’éducation
et la formation. On pourrait espérer un avenir serein si les objectifs de ce programme étaient atteints, mais peu semblent réellement l’avoir été à seulement 6 ans de la date « limite ».

Pour conclure, la biodiversité est nécessaire à l’Homme parce qu’il y puise ses ressources, mais elle est gravement mise en danger par les actions de ce dernier ; des mesures sont mises en place pour la protéger, mais elles ne suffisent pas et il faudrait que certaines se développent beaucoup plus rapidement pour un futur paisible.


Mots-clés : biodiversité écologie nature homme impact protection réchauffement climatique

Contexte NEOS : Nature et environnement

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